Sandro Mesquita: “Nous sommes proches de trouver une solution”

Un an quasi jour pour jour après l’annulation du GIMS 2020, Sandro Mesquita, le nouveau directeur général de la manifestation, fait le point sur la situation du GIMS et dévoile ses espoirs et ambitions pour 2022.

Après le choc de l’annonce de l’annulation du GIMS le 28 février 2020 suivie des atermoiements politico-économiques autour de ce dossier brûlant et ses nombreux enjeux, la situation du GIMS est, sinon apaisée, à tout le moins sous contrôle.

Sandro Mesquita,
Directeur général du GIMS (Geneva International Motor Show)

– Sandro Mesquita, où en est le GIMS en mars 2021?

– Nous sommes proches de trouver une solution. D’ici quelques semaines, la signature d’un partenariat nous permettra d’une part de retrouver une stabilité financière pour l’organisation d’une nouvelle édition du GIMS en 2022, mais aussi nous développer au-delà de ce qu’on a connu jusqu’à aujourd’hui.

– Nous pouvons donc espérer une édition 2022 du GIMS?

– Tous les voyants sont au vert pour aboutir à cet accord, mais ce type de partenariat se joue aussi dans les détails. Les discussions sont maintenant dans leur phase administrative.

– Les partenaires sont-ils régionaux? Suisses?

– Non, étrangers.

– Est-ce que la Fondation du Salon de l’Auto se transformera en SA, comme la presse économique s’est récemment fait l’écho?

– Non, la Fondation ne sera pas dissoute, ni remplacée par une SA. Il y a cependant une réflexion pour l’avenir autour de la constitution d’une société anonyme, dont la Fondation serait actionnaire majoritaire et qui serait le véhicule commercial qui porterait les droits liés au GIMS et son développement. Mais ce n’est pas d’actualité dans l’immédiat.

– Quel sera le format du GIMS 2022?

– Nous devons évoluer, nous transformer, nous n’avons pas le choix. L’édition 2020 montrait une direction intéressante. Toutefois, nous démarrons aujourd’hui dans un contexte différent: la pandémie a accéléré un certain nombre de tendances qui n’étaient que marginales il y a un an. Les événements hybrides avec une partie digitale très développée sont une réalité aujourd’hui. Et la partie physique est l’essence de notre manifestation. Nous travaillons déjà sur un certain nombre de changements dont les détails seront dévoilés en temps opportun.

– Comment voyez-vous la collaboration avec les exposants et le public?

– Les exposants sont nos clients numéro un. Le développement du GIMS se fera en étroite collaboration avec eux. Nous travaillons à ce que le GIMS soit un vrai partenaire pour les marques, une plateforme qui répond à leurs besoins, qui soit un relais de croissance capable d’assurer un retour sur investissement pour elles. C’est ce qui détermine leur participation à ce genre d’événement. La préoccupation est similaire envers le public; le GIMS est l’événement le plus populaire de Suisse et il doit le rester. Nous allons proposer une expérience attirante et intéressante pour tout-un-chacun.

– L’infrastructure de Palexpo est-elle adaptée au renouveau du GIMS?

– Oui, pour nous Palexpo est l’endroit idéal et nous souhaitons y rester. C’est une infrastructure flexible, qui permet d’accueillir l’événement et qui est très bien positionnée du point de vue logistique avec l’autoroute, l’aéroport et les transports publics à proximité.

– Que répondez-vous aux détracteurs des salons automobiles?

– Chacun est libre de ses pensées et nous comprenons leur point de vue. Cela dit, nous ne nous positionnons pas dans un clivage «l’automobile contre le reste du monde», bien au contraire. L’automobile a un rôle important dans la mobilité au sens large, on le voit aujourd’hui en période de pandémie. Elle doit être intégrée dans toutes les réflexions autour de la mobilité, en parlant de comodalité, en l’abordant de manière complémentaire à tous les autres types de transports et non en l’opposant. C’est une erreur de la diaboliser, en la rendant responsable de tous les maux. Le GIMS tient aussi ce rôle de promoteur de l’automobile dans l’écosystème global de la mobilité.

Propos recueillis par Jérôme Marchon