Edito – Juin 2021

Evviva Italia

Ah! L’Italie, l’accent chantant de sa langue, ses paysages, son art, ses designers, ses couturiers, sa tradition culinaire et… ses bagnoles. Berceau de notre civilisation et de nos traditions, elle n’a certes pas inventé l’automobile – les Allemands le revendiquent plus que de raison. Mais on doit aux marques italiennes les productions automobiles les plus emblématiques et émotionnelles de l’histoire de cette industrie. A l’heure où, par oukaze politique, de parfaits ignares nous contraignent de se diriger vers une automobile pour le moment aphone, plate et sans âme en comparaison parce que «propre», coup sur coup Alfa Romeo, Maserati et Lamborghini lancent ou annoncent des modèles on ne peut plus émotionnels. La Giulia GTA nous touche en plein cœur, la Maserati MC20 et son moteur Nettuno de conception inédite prouvent que le moteur thermique n’est pas mort. Et Lamborghini souhaite dire adieu à son V12 thermique, architecture moteur fondamentale de son histoire, en étalant les réjouissances sur un an. Qui aurait pu rêver de plus beau baroud d’honneur? Et attendez, Ferrari n’a pour l’heure pas encore dévoilé ses plans…
Mais si nous assistons au chant du cygne de l’automobile italienne telle que nous l’avons connue jusqu’ici, nous pouvons aussi être confiants en l’avenir. C’est inéluctable, l’électrification est un passage obligé comme le dit Jean-Philippe Imparato (lire en p. VIII) «Si vous ne vous électrifiez pas, vous êtes mort». Lamborghini et Fiat ont annoncé leurs plans pour leur électrification totale d’ici 2030. Alfa Romeo y travaille d’arrache-pied. Elle se fera en relative douceur mais surtout de manière raisonnée. Nous pouvons faire confiance aux patrons des marques italiennes, tous de grands amateurs d’automobile et qui vivent aussi leur passion. Leur stratégie dit adieu la course au volumes pour faire place à la valorisation du produit et l’intégration de leur ADN dans les nouvelles technologies. Et ça change tout. Aucun d’eux ne souhaite et ne peut sacrifier une marque, une tradition et une histoire si riche sur l’autel de l’électrification. D’aucuns, de l’autre côté des Alpes, devraient s’en inspirer. 

 

Jérôme Marchon